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ARTICLE TECHNIQUE

L'HISTOIRE DU DISQUE

PARTIE I : LES DEBUTS DE LA REPRODUCTION DU SON : LE DISQUE ANALOGIQUE
PARTIE II : LES SUPPORTS OPTIQUES :
>LE VIDEODISQUE A LECTURE OPTIQUE, LE COMPACT DISC AUDIO NUMERIQUE.

PARTIE II : LES SUPPORTS OPTIQUES.

1978 LE VIDEODISQUE A LECTURE OPTIQUE

Fig1 : Les différents logos des disques optiques (de gauche à droite) : le Laserdisc (logo Pioneer), le Laserdisc, le Laservision, le CD vidéo et le CD Audio.

Le développement technologique du vidéodisque à lecture optique ne s'est pas fait sans heurts : des compagnies, et non des moindres, ont investi des sommes parfois énormes dans des voies qui n'ont pas débouché sur un succès commercial parfois jusqu'à en perdre l'indépendance, sinon la vie. Et si toutes les entreprises qui furent à l'origine de ces travaux (THOMSON,PHILIPS, CBS,SONY,JVC,etc.. . ) s'étaient initialement donné comme objectif le disque vidéo, ce seront en définitive d'autres domaines d'applications moins attendus sans doute des premiers inventeurs qui bénéficieront en priorité des principes retenus : compact dise audio numérique et CD-ROM.
L'originalité de cette aventure est que le LASERVISION analogique s'enrichisse du son numérique (bénéficiant ainsi de la qualité sonore du CD-AUDIO) et devienne le LASERDISC.Ce nouveau support, commercialisé en 1988, s'imposa comme le meilleur support audio-vidéo devenant la référence incontournable dans une installation "HOME THEATER" (cinéma à la maison) jusqu'à l'arrivée du DVD en 1997.
Les recherches sur les systèmes à lecture optique aboutissent chez PHILIPS en 1978 par la démonstration du LASERVISION.Il S'agit d'un disque épais de 2.5 mm lu par réflexion. Conçu à l'origine dans le droit fil du disque phonographique, ce vidéodisque devait être imprimé simultanément sur ses deux faces puis métallisé afin d'en permettre la lecture optique par réflexion. Mais cette technique introduisant des perturbations non négligeable sur la distribution spatiale des reliefs gravés sur le disque; les ingénieurs de PHILIPS imaginèrent d'effectuer la lecture optique sur la face interne de la gravure ainsi il n'y a plus de défaut dû au dépôt métallique dans la localisation des microcuvettes sur le disque. Ce nouveau pressage, cependant, impose que l'on applique un revêtement protecteur pour sécurisé des manipulations la fine gravure et la métallisation du support. Ce type de pressage présente deux inconvénients : L'obligation de réaliser séparément chacune des deux faces du disque qui doivent être collées ensuite dos à dos pouvant entraîner des inhomogénéités de structure. La rigueur du pressage pour obtenir une matière moulée des plus isotrope pour permettre la séparation de l'onde réfléchie de l'onde incidente.
Ainsi, une des grandes difficultés de production à grande échelle du laserdisc venait de son pressage; la précision du pressage freina à ses débuts la diversité du catalogue LASERDISC mais le progrès aidant aujourd'hui les industriels maîtrisent le pressage et l'europe compte désormais plus de 2000 films à son catalogue (10000 aux états-unis,25000 au japon).

Fig 2a : Lecteur de Laserdisc Pionneer de 2ème génération avec télécommande à fil ! (fin années 80). Fig 2b : Lecteur Laservision Philips 1ère génération (années 80)

Les progrès techniques accomplis par le vidéodisque à lecture optique sont nombreux.
Tout d'abord, une des particularités des disques LASERDISC est qu'ils sont gravés du centre vers la périphérie; ainsi, ce choix permet la lecture indépendamment du diamètre du disque utilisé. Nous avons ainsi trois formats de CD vidéo: le disque de 12 cm de diamètre identique au CD-AUDIO mais contenant 5 minutes de CLIP vidéo et un enregistrement audio de 20 minutes.
le disque de 20 cm permettant 20 minutes de vidéo par face (idéal pour le dessin animé).
le disque de 30 cm spécialisé pour 1'enregistrement de films avec deux heures par disque (les choix commerciaux des usines de pressage ont conduit à ne presser actuellement que ce dernier format de disque quitte à n'enregistrer qu'une portion du support).

Fig 3 : La famille des disques optiques (de gauche à droite) : le CD-Audio (12 cm), Le CD-Single (8cm), le CD Vidéo (12 cm), le Laserdisc (30 cm) et le Laserdisc (20 cm).

Deux types de gravure existent ayant leurs avantages et inconvénients :

- les disques en CAV (Constant Angular Velocity) tournent à vitesse angulaire constante et ceci du début jusqu'à la fin du programme. Un sillon correspondant à une image, ceci conduit à une vitesse de rotation de 1500 tours par minute au standard européen (PAL) et de 1800 tours par minute au standard américain (NTSC). Chaque tour étant synchronisé par le début d'une trame, l'utilisateur pourra ainsi réaliser des arrêts sur image, des ralentis variables et des accélérés avant et arrière; c'est la configuration rêvée pour décortiquer une séquence précise. Sur un disque de 30 cm de diamètre, la capacité est alors de 54000 images hautes résolutions par face soit 36 minutes au standard européen (30 minutes au standard américain). Ainsi ce pressage permet au laserdisc de servir de support interactif de grande précision et inusable (la lecture s'effectuant par laser sans contact).

Fig 4 : Surface d'un Laserdisc enregistré en CAV, chaque image correspond à un sillon : on aperçoit les données de fin de trame comme le blanking trame qui correspond aux infos de synchro (cône s'élargissant au centre de l'image).

- les disques en CLV (Constant Linear Velocity) utilisent la même spirale de 30 km de long mais fonctionnant à vitesse linéaire constante(37 km/heure), il font ainsi varier la vitesse angulaire de 1500 tours par minutes au centre du disque à 750 tours par minutes à la périphérie. L'avantage principale de ce pressage réside ainsi dans la capacité de stockage qui peut atteindre jusqu'à 64 minutes par face. Seul inconvénient majeur, cette densité de stockage ne permet plus l'interactivité (arrêt sur image) mais la recherche d'une image précise est toujours possible (le bloc optique survolant le disque en rotation).

Le signal vidéo gravé sur le disque est analogique et se présente sous la forme d'une sinusoïde. La lecture s'effectuant par réflexion d'un faisceau laser, il n'est plus nécessaire de conserver à la gravure la topographie continue d'un sillon. Le relief de surface sera donc constitué simplement par une succession de microcuvettes de longueur et d'espacement variables dont le profil reproduit fidèlement la forme d'onde du signal enregistré. La largeur de ces microcuvettes est de 0.5 micromètres, leur profondeur de 0.15 micromètres ; le pas de la spirale est de 1.66 micromètres, correspondant à 600 spires au millimètre contre seulement 7 à 10 sur un disque microsillon en vinyle. Le signal vidéo composite étant modulé en fréquence, l'information est définie par les points de passage à zéro d'un signal alternatif dont la fréquence varie au gré de la modulation. Ainsi l'information gravée le long de la spirale est-elle localisée successivement dans la longueur d'une microcuvette et dans la distance qui sépare cette microcuvette à la suivante. Ces intervalles varient de façon continue; bien que quantifiés, ils sont donc significatifs d'un signal analogique, et non numérique. Le rôle du bloc optique est de séparer, sans aucune confusion possible, les flancs successifs des microcuvettes ou sont localisées les informations significatives de l'information enregistrée.

Fig 5a : Aux images vidéo correspondent des signaux à modulation de fréquence (MF) qui, écrétés, donnent naissance à des impulsions de largeur variable. Ce sont ces signaux qui sont utilisés pour réaliser, à la surface du vidéodisque, des microcuvettes. Fig 5b : Caractéristiques dimensionnelles des microcuvettes enregistrées sur les Laserdiscs, réparties sur une spirale dont le pas est de 1.6 micromètes.

De plus, trois asservissements sont nécessaires à la lecture correcte du signal enregistré:
-un asservissement vertical, dont le rôle est de maintenir le plan des microcuvettes dans les limites autorisées par la profondeur de champ de la tête de lecture (compensation du voilage du disque).
-un asservissement radial destiné à assujettir le stylet optique au suivi rigoureux de la spirale, c'est-à-dire à quelques trois dixièmes de micromètres près (compensation de l'excentrage du disque).
-un asservissement pour limiter le "jitter" instabilité dans la synchronisation des images (contrôle de la vitesse de rotation et excentrage du disque).
L'utilisation de cette technologie pour l'image et le son offre ainsi au grand public un support inusable, -sans perte d'informations- avec une durée de vie du support estimé à 100 ans contre 15 ans pour la vidéocassette qui , elle utilise une lecture par contact avec dégradation du signal enregistré à chaque lecture.
De plus, l' utilisation de la lecture par laser permet un accès à l'image très réduit (exit les rembobinage des cassettes).


Fig 5 : publicité SONY en faveur du support optique Laserdisc.

Ainsi, le LASERDISC est un support capable de délivrer une image inusable de 440 points par ligne (la vidéo-cassette n'en procure que 250 POINTS par ligne), associée à un codage du son numérique identique à celui du CD-AUDIO. Malgré une gestation difficile et les difficultés rencontrées à presser des vidéodisques. aujourd'hui la fabrication d'un LASERDISC est maîtrisée et les dernières usines de pressage robotisées sont à la pointe du progrès (usine PIONEER de KOFU, japon) permettant d'accroître la production sans aucune perte qualitative.
L'évolution des standards de télévision par le passage au numérique entraînera une nouvelle évolution de ce support qui technique aidant sera à même de devenir réinscriptible et, par l'utilisation de nouveaux rayons laser et de substrats, lui permettra d'accroître sa densité de stockage et ainsi de devenir le seul support vidéo du XXI ème siècle (la vidéocassette n'ayant plus de raisons de perdurer.)

De plus, La technologie Laser du LASERDISC en fait le support privilégié pour le cinéma; réalisateurs et producteurs n'hésitant pas à sortir pour ce support des versions inédites en coffret incluant de nouvelles séquences de films, tournages, bandes annonces, etc...
Les points clés de la success story du nouveau support DVD avaient ainsi germer grâce au Laserdisc...

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